Prenons conscience que nous n’avons pas conscience de tout.
Une femme retirée, calme, garde quelque chose dont elle est la Grande Prêtresse (les titres anglais des cartes sont toujours plus parlants que les mots français, hermétiques). Assise devant un voile, elle est froide, réceptive comme son sexe l’implique, et tient un livre sacré dont l’étude l’occupe et la replie sur elle-même. Sur le Rider-Waite, elle est entourée par des images de la Lune sous toutes ses formes, accentuant l’idée de réceptivité et de réflexion – car la Lune ne brille que par la lumière du Soleil qu’elle reçoit et réfléchit. Ce symbole ajoute en plus l’idée de la nuit, car la Lune est l’astre des rêves. De même, le livre que tient la Papesse, la Tora, est l’enregistrement de la mémoire des hommes (le H de Torah est omis pour la blague avec Taro(t) comme sur la Roue de Fortune, Rota/Tora/Taro/Orat). Ces symboles convoient donc l’idée que le monde intérieur voilé, qu’elle garde, est constitué de tout ce qu’il a reçu de l’extérieur, et qu’il a enregistré. Armés de l’indice flagrant de la Lune, nous comprenons donc qu’il s’agit de l’inconscient, cette partie de nous qui enregistre tout par réceptivité – sous hypnose par exemple, nous pouvons retrouver des informations enfouies, oubliées par le conscient. Cette partie est derrière un voile parce que nous n’en sommes pas conscients, mais elle est quand même ; celui qui l’oublie risque de subir bien des névroses sans pouvoir rien y faire !
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