C’est par l’expérience que l’on parvient à un tirage efficace ; les livres ne sont plus d’aucune aide face à une combinaison de cartes, et à une personne, uniques. (Pour être guidé dans votre pratique du tirage, venez participer aux cours de tarot !).
En consultation de tarot, le tarologue se retrouve face à une personne qui attend quelque chose de précis : comprendre ce qu’elle doit faire, à quoi s’attendre, et comment en tirer le meilleur pour sa vie. Les enjeux sont très forts.
Le tarot psychologique aide le consultant à mieux comprendre son désir, la direction dans laquelle pointe déjà sa vie même s’il ne parvient pas encore à s’en rendre compte. C’est cet inconnu qui nous empêche de voir clairement la décision à prendre, car notre but est en général voilé à nos propres yeux. Les cartes vont alors indiquer dans quelle direction se trouve ce mystérieux but, ce que d’aucuns appellent notre désir.
Seulement, il ne faut pas oublier que même s’il n’est pas clair, ce désir accompagne la vie de la personne depuis son début, et que s’il n’est pas encore accompli, c’est que des résistances sont en place, de l’ordre des mécanismes inconscients.
Il arrive que ces résistances apparaissent de façon évidente lors d’un tirage : la réponse est clairement indiquée par les cartes, elle est absolument confirmée par tout ce qu’exprime le consultant, le tarologue l’explicite, croit pouvoir conclure… et là, le consultant repose la même question. Encore, et encore, comme si la réponse ne fonctionnait pas, comme si le disque était tout à coup rayé, comme s’il devait y avoir quelque chose d’autre.
L’erreur à ne pas faire est alors d’attaquer frontalement cette résistance, en expliquant « mieux », en tentant de « convaincre » le consultant, que nous avons raison, que c’est cette réponse-là qui colle et pas une autre. Cela vient de l’envie qu’a le tarologue d’apporter quelque chose à l’autre, puisqu’il sait que l’autre attend quelque chose de lui, et qu’un besoin s’est exprimé. Aussi, l’envie de montrer à l’autre que nous avons fait ce qu’il désirait, que nous lui avons trouvé sa réponse, que nous sommes un honnête travailleur, qu’il en a pour son argent.
Cela vient de l’envie du tarologue, c’est-à-dire pas des cartes, et c’est là l’erreur. Il ne nous appartient absolument pas de convaincre qui que ce soit, et surtout, de résoudre les résistances à la place du consultant. Le travail du tarologue, c’est de mettre en lumière, de montrer, de clarifier, d’expliciter les problèmes. Pas de les résoudre. Cela, c’est ce qui appartient absolument au consultant et à personne d’autre que lui. Comment offrir plus de liberté à quelqu’un en essayant de le forcer à la prendre ? C’est contradictoire. Même si la résistance peut amener une conclusion quelque peu frustrante, nous avons fait notre travail, la réponse est entre les mains du consultant, et il n’y a que lui qui puisse décider de l’entendre ou non.
Pour éviter cet écueil, il suffit de suivre quelques règles simples :
- Se tenir à une structure prédéfinie : lorsque la synthèse arrive, on ne revient pas dessus.
- Prévoir une durée précise à la consultation pour éviter de partir dans une discussion qui s’éloignerait du message des cartes.
- Se demander toujours pourquoi on dit ce que l’on est en train de dire. Si on le dit pour faire plaisir au consultant, ou parce qu’on veut l’aider, c’est mauvais. Si on le dit parce que les cartes le disent, c’est bon.
- Etre à l’écoute des failles et contradictions dans le discours du consultant, en tenir compte dans l’interprétation, mais sans les lui renvoyer à la figure – si les résistances se levaient aussi facilement, il n’aurait pas besoin de venir en consultation de tarot.
- Nous ne faisons rien et avons l’humilité de le reconnaître. Nous expliquons ce qui est indiqué, mais nous n’allons pas plus loin que ce constat. Tout ce qui est de l’ordre du faire appartient au consultant, puisque cela concerne sa vie.
Il s’agit toujours de respecter la liberté de l’autre ; et lorsque l’autre souhaite ne pas la prendre, c’est tout de même sa liberté qui s’exprime.
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