On vient au Tarot avec une question ou un problème. Ce sont deux choses différentes, et la méthode de lecture ne sera pas la même. Le Tarot peut répondre aux deux, mais il est plus adapté à la résolution de problèmes : voyons comment formuler l’approche la plus efficace.
Quand on a quelque chose à demander aux cartes, c’est qu’on ne sait pas quoi faire, qu’on hésite ou qu’on se sent perdu. La raison, c’est qu’il nous manque une information, ou qu’on est coincé entre deux injonctions contradictoires.
1. Une question
Une question, c’est quelque chose qui porte sur un fait ; soit on a la réponse, soit on ne l’a pas. Exemple : quelle est la hauteur du mont Everest ? – 8850m.
Quand on a la réponse, elle ne comporte pas de contradiction interne, c’est-à-dire qu’elle ne pose pas de problème. C’est oui ou non, ou c’est une information qui soulage notre anxiété. On a tout à fait le droit de poser des questions factuelles, et on obtiendra des réponses : pense-t-il encore à moi ? vais-je décrocher le poste ? gagner mon procès ? Mais si elle porte sur des données que vous n’avez pas déjà en vous, la lecture sera divinatoire. On aurait pu utiliser un autre support que le Tarot pour cela. Il répond, mais pas au maximum de ses possibilités : la symbolique toujours ambiguë de ses cartes montre bien qu’il est fait pour formuler des conseils, donc plutôt pour nous aider à sortir de problèmes.
2. Un problème
Un problème, c’est quand les choses se contredisent alors qu’elles ne devraient pas. Dans ce cas, on n’a pas besoin d’information supplémentaire, mais plutôt d’une porte de sortie, un moyen de réaliser la synthèse et de dépasser le problème. Dans ces cas-là, le Tarot fonctionne à pleine puissance : il est conçu pour donner des conseils qui nous fassent avancer vers plus de liberté, plus de responsabilité, donc plus d’épanouissement.
Exemple de problème :
- Je n’oserais pas me mettre en avant car je trouve que c’est égoïste et narcissique.
- Or, je possède quelque chose dont je pense qu’il pourrait faire beaucoup de bien si seulement il était visible quelque part.
- Je suis donc coincé entre deux injonctions contradictoires, et je ne sais pas quoi faire. D’où est-ce que ça me vient ? Qu’est-ce que je peux faire ?
Le tirage révèle un Roi d’Epées à l’emplacement des origines ; un 4 d’Epées en sort pour écraser le consultant, représenté par un 3 de Coupes. La croyance « se mettre en avant est égoïste » ne lui appartient pas. C’est celle d’une figure paternelle qui lui a répété ce discours, pour des raisons qui lui étaient propres, jusqu’à ce qu’il soit intériorisé. Le 4 d’Epées représente la façon de penser que cette autorité lui a transmise. Puisqu’elle n’appartient pas au consultant, elle ne peut pas évoluer avec lui, donc elle est fossilisée et obsolète. La porte de sortie est dans les Coupes : développer son activité non pas autour d’un « personal branding » qui serait en effet creux, mais en mettant en avant le plaisir qu’il y trouve et celui que les autres en tirent, pour le maximiser.
Le tirage sert à représenter clairement la nature du problème, puisqu’on agit mieux sur ce qu’on comprend mieux. Les cartes tirées au hasard aident à dépasser les problèmes en proposant des solutions auxquelles on n’avait pas pensé, et les conseils qu’elles contiennent nous montrent la façon dont nous pouvons reprendre les choses en main pour les résoudre. Pour cela, il vaut mieux lire le Tarot en mettant en avant les conseils et enseignements des cartes, quand on est confronté à un problème. Cela donne une lecture plus approfondie et plus exigeante que la lecture grammaticale, mais c’est là qu’on tire le maximum.
3. Changer les questions en problèmes
Les réponses factuelles vont surtout servir à soulager l’anxiété de façon temporaire. Dans la question « pense-t-il encore à moi », on est soumis au bon vouloir de l’autre, et on reste impuissant. Chaque fois qu’on manque d’une information, c’est qu’on est dans la position où le monde (qui contient les informations) décide pour nous si on va pouvoir avancer ou pas. Difficile d’agir pour améliorer les choses ; au contraire, les autres dans le monde ont plutôt intérêt à ce que les choses aillent mieux pour eux plutôt que pour nous… Seulement, plus on retrouve une position où l’on peut agir, et plus il y a de chances que la situation s’améliore pour nous.
On gagnera donc à transformer notre question en problème avant de la poser au Tarot. Pour cela, commencez par la formuler à la première personne : être le sujet de la question, c’est déjà recentrer les choses sur nous, et préparer la possibilité d’agir. Ensuite, essayez de dégager une contradiction dans ce qui vous préoccupe.
Le Tarot vise à nous rendre la responsabilité et la capacité à agir qui nous échappaient ; d’ailleurs, on constate que plus on accepte cette attitude, plus les blocages factuels ont tendance à s’effacer. C’est un peu comme si le monde avait tendance à se plier à notre volonté à partir du moment où celle-ci se dévoilait.
Les-mots-clefs éclairent une fois encore avec tellement de subtilité ! Merci ! :)))