Vous souhaitez commencer à tirer les cartes. La difficulté, c’est que vous êtes face à une immense diversité de jeux ! Lequel choisir ? Par où même commencer pour savoir choisir ? Voici un petit guide pour vous y retrouver et finir par identifier le jeu qui vous parle !

Pour comprendre comment fonctionne l’immense offre sur le marché, il suffit d’identifier les deux références fondamentales sur lesquelles se basent 99% des tarots existants. Vous choisirez alors votre « équipe » parmi les deux grandes références existantes, en fonction de ce qui vous parle le plus ; ensuite, vous saurez reconnaître à quelle « équipe » appartient tel ou tel nouveau jeu, et vous pourrez alors choisir votre chouchou en fonction de votre goût personnel.

Les origines du et des tarots

Pour connaître les deux grandes références, il faut d’abord comprendre d’où vient le tarot. Un jeu de tarot est composé de deux types de cartes : des images allégoriques (ce qu’on appelle aujourd’hui « arcanes majeurs ») et des… cartes à jouer. Les cœur, trèfle, pique et carreau que nous connaissons aujourd’hui sont une variante française ; originellement, c’étaient les coupes, épées, deniers et bâtons que l’on retrouve encore sur les cartes à jouer espagnoles, et c’est ce qu’on voit sur les cartes que l’on appelle aujourd’hui « arcanes mineurs ».

Allégories et cartes à jouer ont été rassemblées pour constituer le jeu de tarot, toujours utilisé pour jouer au tarot français – ses origines sont donc tout sauf mystiques ! L’idée de lire les cartes n’est apparue que bien plus tard, vers la fin du dix-huitième siècle, avec une profusion d’interprétations personnelles par divers auteurs. Donc, les cartes qu’on appelle « majeures » sont toujours illustrées ; les autres cartes, « mineures », ont commencé par être abstraites. C’est de là que nous vient le tarot dit de Marseille.

Le problème pour les débutants, c’est que les cartes « mineures » abstraites sont très difficiles à lire ! Comme elles sont antérieures à l’idée de donner des significations aux cartes, il faut donc garder en mémoire tout un système numérologique pour « déduire » la signification de la carte que l’on vient de tirer.

En 1909, Arthur Waite et Pamela Colman-Smith collaborent pour créer un jeu à la lecture beaucoup plus accessible : cette fois, toutes les cartes mineures sont illustrées par des dessins représentant clairement la signification attachée à ces cartes. Par conséquent, plus besoin de par cœur : la lecture devient intuitive, car il est beaucoup plus facile d’identifier une signification comme « travailler » lorsqu’on voit l’image d’un homme qui travaille, que lorsqu’on regarde une carte abstraite.

Les références principales

De cette évolution nous sont restés deux grands types :

Le tarot de Marseille, dont le côté ancien plaît aux amateurs d’authenticité. C’est la référence parmi les jeux antérieurs à la pratique de la lecture du tarot. Toutefois, ses cartes mineures abstraites peuvent dérouter les débutants.

Au niveau des « équipes », donc : tous les jeux dont les deux tiers des cartes sont abstraites, sans personnage ni illustration, sont des jeux de type tarot de Marseille.

Le tarot Rider-Waite, conçu une fois en place la lecture traditionnelle. Ses cartes mineures sont illustrées, ce qui le rend beaucoup plus accessible que son ancêtre, car elles n’exigent pas que vous appreniez les significations par cœur.

Au niveau des « équipes » : quasi tous les jeux dont toutes les cartes sont illustrées (représentent des scènes du quotidien ou des personnages) sont des jeux de type Rider-Waite. La certitude monte à 100% si vous reconnaissez dans ces jeux un détail absolument typique de la tradition Rider-Waite : la Force est numérotée VIII et la Justice, XI, alors que sur un tarot de Marseille, c’est l’inverse.

(La troisième grande référence est le tarot de Thoth d’Aleister Crowley, qui se base sur des correspondances astrologiques extrêmement précises ; il est resté célèbre, mais comme il est très difficile d’accès, seul le Rider-Waite a fait autant de « petits ». Donc aujourd’hui, si vous trouvez un jeu entièrement illustré, il a toutes les chances de se baser sur la structure du Rider-Waite, c’est-à-dire que ce seront les mêmes cartes avec les mêmes significations, simplement illustrées différemment en fonction de l’artiste qui les aura produites).

Le jeu qui vous « parle », c’est celui qui vous plaît

Vous préférez le côté ancien, la « tradition » ? Alors vous serez plus attiré par un tarot de Marseille. Attention, « tarot de Marseille » ne désigne pas un jeu mais un type de jeu, c’est-à-dire tout jeu avec des cartes mineures abstraites (et la Justice en VIII). Le plus conforme aux origines de la lecture du tarot est le tarot de Marseille de Nicolas Conver de 1760, dont s’était inspiré Paul Marteau pour créer l’Ancien Tarot de Marseille de Grimaud (aujourd’hui Dusserre) en 1930 (ce jeu reconstitué à partir d’un tarot de Besançon n’a donc d’ancien que le nom). La réédition du tarot de Marseille de Conver chez Animae est un fac-similé parfaitement conforme, mais dont les dimensions ont été légèrement réduites pour plus de confort au mélange pour les petites mains.

Conçu pour être accessible, le tarot Rider-Waite s’est imposé comme référence aux côtés du tarot de Marseille et sert de modèle à la majorité des jeux illustrés actuels. Vous pouvez donc vous la jouer sécurité et choisir un Rider-Waite de base ; une fois familiarisé avec ses cartes, il vous sera vraiment très simple de passer à un autre jeu plus moderne, puisque vous y reconnaîtrez les mêmes concepts. Attention, on appelle souvent ce tarot le Rider-Waite-Smith pour rendre hommage à son illustratrice, mais quelques jeux très modernes ont repris ce nom dans le but de se placer sur ces mots-clés ; ne vous y trompez pas, ce sont des jeux très différents. Le véritable Rider-Waite est publié chez AGM-Urania, vous le trouverez ici en coffret avec un livre, ou au format pocket aux éditions Animae (publication fin 2025).

Si vous appréciez la tradition mais les cartes abstraites vous repoussent, le tarot de Marseille-Waite combine les arcanes majeures simples et puissantes du tarot de Marseille avec les mineures intuitives et illustrées du tarot de Waite, le tout dans l’esthétique douce de l’enluminure médiévale. C’est pour moi le meilleur choix pour les débutants.

Et comme lui, la plupart des nouveaux jeux adoptent la même structure. Les variations sont principalement esthétiques : Manga tarot, Tattoo tarot, tarot Mucha… vous avez l’embarras du choix, et vous pourrez passer d’un jeu à l’autre sans devoir réapprendre les cartes. Attention : certains artistes se contentent de reproduire exactement la même chose que le Rider-Waite de base en changeant juste le style du dessin (c’est le cas par exemple de tous les jeux Deckstiny que vous retrouverez chez Oraclinzel). D’autres feront un travail beaucoup plus personnel et plus approfondi (comme par exemple Patrick Valenza qui a créé le célèbre Deviant Moon, si vous l’aimez n’achetez que la version « borderless »), ce qui implique certaines variations sur les cartes qui peuvent être déstabilisantes au premier abord.

Votre jeu « coup de cœur » sera celui qui vous plaît le plus, et qui correspond à votre univers personnel. Pour le choisir, faites-vous confiance. C’est la première étape pour apprendre à vous connecter à votre intuition.

Voici quelques images de jeux que je recommande. Cliquez sur l’image pour vous procurer le jeu. Je vous conseille aussi de passer en librairie ésotérique, certaines ouvrent les jeux pour vous permettre de parcourir leurs cartes.