On vient au tarot parce que quelque chose nous dérange. Une anxiété, un symptôme qu’on ne comprend pas et dont on n’arrive pas à se débarrasser ; un problème qui nous fait souffrir. Le tarot nous aide aussi par l’image, parce qu’elle libère notre parole en la légitimant.
Il est difficile de parler de ces choses-là, ces craintes qui ne paraissent pas raisonnables, ces incompréhensions qui nous minent. Le cadre ritualisé du tirage offre un espace « en dehors » qui aide à libérer la parole ; l’interprétation amène de la clarté ; mais ce n’est pas tout.
Avant la moindre interprétation, le simple fait de voir les cartes peut déjà apporter un soulagement. L’anxiété, les blocages… causent une souffrance réelle, mais invisible. Au moins, une maladie physique est facile à reconnaître pour l’entourage. Mais quand il n’y a rien de tangible ? On a tous entendu quelqu’un dire « Oh, mais tout ça c’est dans ta tête, donc ce n’est rien », ou le criminel « Tu n’as qu’à te bouger » adressé à quelqu’un qui sombre dans la dépression.
Mélange d’ignorance crasse et de cruauté, ces réactions nient la souffrance et rejettent la personne en bloc. Par conséquent, pour éviter cela, ceux qui souffrent ont tendance à prendre sur eux, voire à douter d’eux-mêmes s’ils ont internalisé le discours culpabilisant selon lequel « si ça ne va pas mieux, c’est que tu ne le veux pas assez fort ». (et débrouille-toi tout seul parce que de toute façon « les psy, c’est pour les fous ». Beau choix, entre l’abandon et le rejet).
Le tarot sert à se libérer de ces jugements toxiques.
Le 9 d’Epées, par exemple, est une carte terriblement effrayante. Elle représente ce moment où le mental a pris toute la place (Epées = mental + 9 = accomplissement), dans un débordement monstrueux qui fait que les pensées tournent en boucle, toutes seules, et que l’angoisse nous dévore sans que l’on sache comment en sortir. Sur l’image, une femme se cache le visage avec désespoir ; autour d’elle, une nuit impénétrable et un barrage d’épées tranchantes.
Eh bien, je n’ai jamais vu cette carte effrayer un consultant. Bien au contraire, elle a toujours été accueillie avec un soulagement profond. Pourquoi ? Parce que le dessin de la femme prostrée rendait enfin visible l’angoisse que le consultant n’osait pas exprimer. « Non, » semble dire la carte, « ce n’est pas toi qui t’imagines des choses, ta plainte est légitime, l’angoisse est là, bien visible, la voilà posée sur la table pour que chacun la reconnaisse, elle existe et personne ne peut t’accuser de faire du cinéma, parce que la souffrance est réelle, et voici à quoi elle ressemble ».
Les cartes de tarot servent aussi à représenter symboliquement ce qui nous fait souffrir. Quand cette souffrance est enfin reconnue, qu’elle a le droit de s’exprimer, alors il est beaucoup plus facile de la dépasser pour s’en faire une force.
tout à faire d’accord que le tarot est une demarche psychologique et rend reelle les interrogations interieure et j’en passe… C’est un tres tres bel outil pour son developpement personnel, et c’est incroyable de travailler avec. Bravo