Ecouter l’enseignement sacré pour le reconnaître en soi.
Les quatre premières arcanes ont montré la progression de l’homme dans sa maîtrise du monde matériel. D’abord, il a appris à appliquer sa volonté aux éléments (I). Ensuite, il s’est rendu compte qu’il restait un mystère pour lui-même et qu’il y avait un travail à réaliser sur cette énigme (II) : il a donc pu partir à l’assaut du reste en tant qu’être complet. Il a ensuite appris à exprimer son potentiel de créativité (III), et a vite compris que cette créativité avait besoin de règles et de discipline pour l’endiguer (IV), parachevant ainsi sa maîtrise du monde matériel.
Ceci acquis, il a maintenant les moyens d’aspirer au spirituel. C’est le Pape (V) qui va alors le guider, en tant que médiateur qui de par son enseignement fait descendre les vérités spirituelles dans le monde matériel.
Alors que l’Empereur nous imposait ses lois pour notre propre bien mais malgré nous, le Pape nous enseigne : il nous apprend les lois existantes, et nous les fait intégrer par compréhension. Là où l’Empereur était forcé de sévir du fait que nous étions incapables de reconnaître notre propre bien, le Pape nous aide à comprendre où il se trouve : dans des valeurs supérieures au monde matériel. Ainsi, le Pape nous apprend à écouter et à apprendre. C’est lui qui s’exprime lorsque nous nous rendons compte qu’une vérité connue par tout le monde (par exemple : sortir avec un homme marié n’amène que des désillusions, il est dans notre intérêt d’avoir une hygiène de vie correcte) s’applique aussi à nous !
Le Pape nous permet d’apprendre ce qu’est le sacré en nous le rendant intelligible. Le sacré, c’est ce sur quoi nous ne devons pas céder sous peine de nous perdre nous-mêmes ; ce que nous ne pouvons pas perdre même si on nous dépouille de tous nos biens. C’est notre propre désir, ce pour quoi nous sommes ici-bas – même si sa direction nous paraît parfois bien cachée !
Le Pape a donc une double casquette :
– il est l’enseignant / gourou qui nous indique les voies de réalisation spirituelle, et que nous suivons parce que nous ne nous sentons pas encore prêts à prendre la responsabilité de notre propre destin.
– Ou alors, lorsque nous aurons appris à intégrer plutôt que simplement appliquer ce qu’il dit, il se fera porte vers notre enseignement intérieur. C’est notre intuition : si nous apprenons à l’écouter, elle nous dirige toujours de manière certaine dans la direction de notre propre bien, et céder sur ce qu’elle nous dit équivaut à se renier soi-même. Or, le sacré, c’est ce sur quoi il n’y a pas de compromis. Une chose est ou sacrée, ou triviale, mais pas un peu des deux. Grâce à l’enseignement du Pape, qui nous apprend à écouter ce sur quoi il ne faut pas céder, nous nous rendons compte que le sacré (ou le spirituel) est déjà en nous, et que c’est cette certitude interne qu’il faudra suivre plutôt que la parole de quelqu’un d’autre.
Les deux moines aux habits différents symbolisent ces deux façons de recevoir sa parole. L’un est actif (rouge), prêt à entendre la doctrine et la digérer, en faire son marchepied vers sa propre spiritualité ; l’autre est passif (bleu), et reçoit la doctrine sacrée en s’y conformant. Cette attitude est toute aussi désirable, car il faut bien qu’on nous mette le pied à l’étrier en nous enseignant une doctrine spirituelle, pour que nous puissions nous rendre compte que nous avons le droit d’aspirer à cette spiritualité.
Dans un tirage, le Pape parlera d’enseignement, d’apprentissage et du fait d’apprendre à écouter. Il questionnera le chemin que l’on suit : est-on en train de se conformer à la parole de quelqu’un qui a de l’influence sur nous, ou est-on au contraire en train de s’en libérer ? Il nous invite à réfléchir sur la direction vers laquelle notre conscience nous pousse.
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