On peut créer son tirage en définissant des emplacements précis, ou simplement poser les cartes sans rien décider pour les laisser s’exprimer librement. Voici un exemple de tirage qui allie les deux : des emplacements pour analyser la question en profondeur, et une partie libre pour que le Tarot indique ce à quoi on n’avait pas pensé.
Question : Je dois faire le bon choix pour la suite de ma carrière. Comment savoir si ma décision est juste ou pas ?
On choisit de mettre en place un tirage qui commence par expliquer la raison de mon hésitation avant de répondre directement à la question posée. Cette hésitation, il sera facile de la représenter en la décomposant en plusieurs éléments : où j’en suis actuellement, ce qui me bloque, ce sur quoi je m’appuie en ce moment, ce sur quoi je pourrais m’appuyer. On dépassera ensuite l’hésitation en faisant apparaître mon but véritable.
Ces précisions posées, il faudra répondre à la question de départ, mais on ne sait pas comment la décomposer : comme on n’a pas la moindre idée du type de réponse auquel s’attendre, on hésite à créer des emplacements qui l’orienteraient peut-être mal. Alors on laisse les cartes libres : on en posera trois, et elles se débrouilleront.
Nous voici donc avec un tirage à la fois défini (cinq cartes avec emplacements déterminés) et libre (trois cartes sans emplacement).
Moi vs Mon blocage : 2 d’Épées vs 4 d’Épées. Me voilà coincé entre deux idées contradictoires, et bloqué par une façon de penser qui me vient du passé. En effet, cela me parle : je veux m’intéresser à quelque chose qui n’est pas universitaire, mais mes parents le sont et m’ont inculqué l’idée qu’il faut une validation « sérieuse » si on veut « arriver » à quoi que ce soit dans la vie.
Mes socles : 1) 8 d’Épées – j’ai beaucoup d’intelligence et de raison, mais je m’en sers pour chercher toutes les raisons de ne pas y aller. Évidemment, quand on cherche, on trouve. 2) Valet de Bâtons : je suis pourtant bien en train de découvrir un désir authentique.
Mon but : le Pendu – me dépouiller de tout ce qui constitue « ce que je suis censé faire » (carrière sérieuse, travail respectable, etc), au prix d’un inconfort certain (être à son compte), mais pour gagner le fait d’être véritablement moi-même (« trouve un travail que tu aimes et tu n’auras jamais à travailler de ta vie »). On voit bien que ce Pendu répond au 4 d’Épées et résout pour le coup le blocage du 2 d’Épées.
Les trois cartes libres doivent me donner les moyens de juger si ma décision est bonne ou pas (le Valet de Bâtons l’a déjà affirmé, mais j’ai besoin d’une certitude pour moi). Celles qui sortent : Papesse, Cavalier de Bâtons, As de Bâtons.
La lecture combinatoire ne marche pas : « caché » + « explosion » + « vas-y » = signifierait « va poser une bombe », ce qui est absurde. Par contre, si on les lit comme trois éléments distincts, le conseil est particulièrement puissant, et on obtient la réponse à la question de départ. Le domaine qui t’intéresse est juste et authentique si 1) il correspond à quelque chose de caché dans ton histoire (un désir ne naît jamais de nulle part), 2) il te chauffe quand tu t’y consacres (on répond ainsi au 8 d’Épées que la question de la justesse du désir n’est pas une question de raison, puisqu’il n’y a jamais vraiment de raison d’avoir tel désir plutôt que tel autre) et 3) tu constates que rien autour de toi ne t’empêche d’y aller.
Bonsoir Emmanuelle,
Hormis pour quelques tirages, j’ai l’impression que les cartes ne tombent pas au bon emplacement. Est ce que cela implique que je ne choisis pas les bons tirages par rapport aux questions?
Merci.
Claire.
Je pense que c’est qu’il faut mettre au point votre propre technique de tirage à ce moment-là.
« Va poser une bombe », trop forte.
;o)
Je ne me lasse décidément pas de ton approche qui mélange empathie, psychologie fine, pragmatisme et humour !
Vivement le bouquin !