Ça faisait des années que je me disais que ça manquait. Dans les festivals de tarot, les salons, les petites retrouvailles de la famille choisie des tarologues, il y a les stands, les tirages, les rituels je-bosse-puis-je-vais-dépenser-chez-les-copains, mais… pas de musique d’arrière-plan, pas de chanson partagée à fredonner à la fin d’une grosse journée où la Lune est sortie cent fois sous cent facettes différentes. Moi, j’aurais voulu un texte qui dise ce que c’est vraiment, ce métier-là. Un métier où on ne te prend pas au sérieux… ou bien, pire, où d’autres se prennent trop au sérieux. Un texte avec de l’humour, mais aussi de la sincérité.
Alors je l’ai écrit ; mise en musique : Suno.
Je trouve que le résultat claque ; à ma grande surprise, on m’a dit que le texte avait permis à leurs conjoints sceptiques de comprendre (enfin !) ce que ça fait d’être celui ou celle qui tire les cartes. Je vous laisse découvrir ça juste en dessous. Et si ça vous parle, n’hésitez pas à partager pour mettre un peu plus d’humour dans ce monde de brutes. Envoyez la vidéo à vos copains tarologues, ils seront contents.
J’me prends trois heures de train, pour un salon paumé
Les arcanes sous le bras, la dalle sous mon gilet.
J’crois connaît’ la chanson, les gestes, les questions,
Mais y’a toujours un truc qui me brise la raison.On m’dit « dis-moi l’amour », « dis-moi si j’vais gagner »
« Est-ce que je vais trouver l’âme sœur avant l’été »
Je souris, je mélange, je fais semblant d’savoir
Mais celui qui décide, c’est toujours le hasard.C’est le blues, le blues du tarologue,
A force de tirer, j’ai des crampes dans les doigts.
C’est le blues, le blues du tarologue,
Mais j’peux pas m’arrêter, c’est bien plus fort que moi.Tu y crois à moitié, mais tu veux tout savoir.
Et moi je vois surtout que t’as peur du miroir.
Tu veux l’secret des dieux, sans en payer le prix
Que je signe à ta place le pacte et le déni.On joue avec des vies, des espoirs, des déboires,
Sans jamais être sûr de c’qu’on fout dans l’histoire.
J’ai un pied dans l’Destin, l’autre au bord du ravin,
Je sais qu’c’est mon chemin, ce feu noir dans mes mains.C’est le blues, le blues du tarologue,
Toi qui joues les gardiens sur un jeu de papier
C’est le blues, le blues du tarologue,
Si tu crois qu’c’est sacré, va falloir consulter.On donne tout ce qu’on peut, à s’en vider les veines
Se faire traiter d’escroc, ça r’vient comme une rengaine.
Et puis y’a ce moment, furtif entre deux cartes
Un regard qui s’éclaire, et un poids qui s’écarte.Quand je vois quelqu’un naître, mieux qu’hier, plus humain
Je sais de toute façon que moi j’y suis pour rien.
Mais c’est ces étincelles qui se gravent en moi
Alors je reprends l’train, qu’ça crame encore une fois.C’est le blues, le blues du tarologue,
A force de tirer, j’ai des crampes dans les doigts.
C’est le blues, le blues du tarologue,
Mais j’peux pas m’arrêter, c’est bien plus fort que moi.Mais j’peux pas m’arrêter, c’est bien plus fort que moi.
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