Cet article est la retranscription de ma chronique sur le podcast Le Magicien. Si vous prenez un livre de Tarot, vous allez très souvent voir les interprétations des cartes pour quand elles sortent à l’envers. Il y a beaucoup de questionnements là-dessus, et beaucoup de confusion, donc je pense que cela vaut la peine d’en parler un petit peu ; surtout, c’est pour moi l’occasion de souligner un piège dans lequel je vois tomber énormément de débutants.
En Tarot, on peut tirer les cartes dans les deux sens. Qu’est-ce que c’est que tirer les cartes à l’envers ? C’est prendre en compte le sens dans lequel les cartes sortent quand on les pose sur la table, et interpréter en fonction. Comment est-ce qu’on peut avoir des cartes à l’envers ? On a des cartes à l’envers dans deux cas. Premier cas, on a mélangé son jeu normalement, et par hasard, on ne sait pas pourquoi, il y a une carte qui sort à l’envers. Deuxième cas, on a mélangé son jeu tête-bêche, exprès pour avoir des cartes à l’envers.
Il n’y a pas d’autre moyen d’avoir des cartes à l’envers ; si vous débutez, faites très attention à la façon dont vous prenez vos cartes pour les poser sur la table. Si vous les attrapez par le bas et que vous retournez votre main pour retourner la carte, vous allez forcément la poser à l’envers, et tout votre tirage aura l’air posé à l’envers, mais c’est juste parce que vous faites un geste qui retourne la carte quand vous la tirez. Si vous ne faites pas attention à votre geste, et qu’un coup vous prenez la carte par le bas, un coup vous la prenez par le côté, vous allez mettre les cartes un coup à l’envers, un coup à l’endroit, et cela va beaucoup vous perturber. Soyez vraiment conscient de votre geste quand vous retournez les cartes, pour faire toujours le même geste, et pour ne pas mettre les cartes à l’envers vous-même ; une carte à l’envers vaut si c’est le hasard qui la sort comme ça, pas si vous n’avez pas fait attention à votre geste. Faire un tirage de tarot, c’est aussi prendre un temps pour soi, prendre un temps pour s’observer, pour être en conscience, donc cela vaut la peine de commencer par être conscient de vos gestes. Pour sortir votre carte en étant sûr de ne pas modifier le sens, vous pouvez les ouvrir comme les pages d’un livre, ainsi vous ne la retournerez pas par inadvertance quand vous la posez sur la table. Si vous pensez au geste que vous faites quand vous lisez, vous serez sûr de vous. Je dis cela pour les personnes qui tirent les cartes pour la première fois, parce que quand on ne voit que le dos des cartes, ce n’est pas évident ; si vous avez déjà l’habitude d’un geste qui marche bien pour vous, bien sûr, c’est parfait.
Donc, vous l’avez compris, soit on a une carte à l’envers vraiment de temps en temps, parce que quelque chose s’est passé pendant qu’on a mélangé son jeu et c’est exceptionnel ; soit parce qu’on a fait le choix conscient de mélanger son jeu dans les deux sens, justement parce qu’on choisit de travailler les cartes à l’envers. Je vais d’abord parler de ce qu’il se passe quand vous tirez une carte à l’envers sans l’avoir décidé, parce qu’une carte s’est retournée au mélange sans que vous vous en rendiez compte, par exemple.
Vous faites votre tirage normalement, vous retournez bien les cartes toujours avec le même geste, et tout à coup, c’est le drame : vous avez une carte qui vient se poser à l’envers. A ce moment, doute, confusion, panique : déjà, avant de se demander comment on fait pour lire une carte à l’envers, il faut choisir ! Vous la lisez à l’envers ou à l’endroit ?
Je pense que si vous vous posez cette question au moment où ça arrive, vous risquez d’avoir toujours un doute. Par exemple, vous allez choisir de la lire à l’endroit parce que l’envers, vous trouvez ça compliqué ; mais dans un coin de votre cerveau, vous allez peut-être continuer à vous dire « oui, mais ça se trouve j’ai mal fait, ça se trouve le tarot me l’avait sorti à l’envers pour une raison, et je n’ai pas voulu entendre ». Que ce soit vrai ou pas n’a pas d’importance, ce qui compte, c’est que comme votre cerveau est parti dans les doutes en arrière-plan, inconsciemment il va travailler là-dessus, votre intuition va fonctionner avec ça, donc vous allez avoir beaucoup plus de mal à avoir une lecture claire, parce qu’on voit dans les cartes ce qu’on y projette. Au contraire, si par exemple vous choisissez de la lire à l’envers sur le moment alors que d’habitude vous ne le faites pas, vous pouvez vous mettre à vous dire : pourquoi tout à coup je me mets à faire les cartes à l’envers alors que ce n’est pas mon truc, est-ce que je n’aurais pas mieux fait de la garder à l’endroit, et là c’est pareil, votre intuition va davantage aller dans vos doutes que dans votre lecture, donc ça peut complètement freiner un tirage qui aurait été très facile à lire sans cela. Le pire qu’on puisse faire, c’est redresser la carte par réflexe, le regretter, et ne plus savoir si on continue avec l’interprétation droite ou l’interprétation à l’envers. Cela m’est déjà arrivé, quand on a vu la carte à l’envers puis qu’on l’a redressée, le cerveau peut continuer à travailler sur l’interprétation à l’envers, donc quand on regarde le tirage dans sa globalité, seule l’interprétation à l’envers peut faire sens alors qu’on a remis la carte droite.
Bref, un sacré bazar ! Pour éviter tout ça, il y a une solution toute simple : décider de ce qu’on fera toujours, avant de tirer les cartes. Si votre style, c’est toujours de redresser la carte, alors vous la redresserez toujours sans vous poser de question, et le tirage se passera bien. Si votre style, c’est toujours de garder la carte à l’envers, pareil. Je vous conseille juste de ne pas le décider au moment où vous voyez la carte, parce que c’est là que vous risquez vraiment de choisir la version que vous avez envie d’entendre, en fonction de la carte que vous aurez vu sortir ; ce serait dommage, puisqu’on tire les cartes au hasard justement pour éviter de ne lire que ce qu’on aurait envie de voir. Si c’est pour avoir des cartes qui correspondent bien à ce qu’on a déjà envie d’entendre, autant les choisir volontairement, mais à ce moment-là on perd un peu son temps à jouer avec son tarot pour rien. N’oubliez jamais : il n’y a pas une façon « objectivement » correcte de faire. Tout ce qui compte, c’est la convention entre vous et vos cartes. Si vous savez ce que vous faites, c’est-à-dire que vous savez pourquoi vous faites les gestes que vous faites, alors les cartes vont vous parler directement, sans que vous ayez à passer par le doute. Si vous faites des choses sans vraiment savoir pourquoi, alors ça va être beaucoup plus compliqué d’avoir une lecture claire, parce que vous n’avez pas les idées claires sur ce que vous faites. Comme le tarot est un miroir, si on veut qu’il nous parle clairement, il vaut mieux venir à lui avec clarté.
Tout ça, c’est bien joli, mais ça fait cinq minutes que vous vous dites : c’est très bien de tirer une carte à l’envers ou pas, mais comment on la lit ?
On se fait facilement une frayeur en se disant : déjà si je dois apprendre les soixante-dix-huit significations des cartes, je n’ai pas terminé, alors si en plus il faut que j’apprenne la signification renversée, j’en ai pour deux fois plus longtemps. Pas de panique. Déjà, ce n’est pas la peine d’apprendre par cœur la signification des cartes si vous vous êtes bien approprié les arcanes majeurs, par exemple en vous demandant pour chacun à quelle expérience de votre vie il vous fait penser. Pour les mineurs, c’est pareil si vous avez un jeu illustré, demandez-vous ce que fait le personnage sur la carte, et vous aurez déjà 80% des significations sans effort. Mais surtout, vous n’avez pas d’autre signification à apprendre pour lire la carte à l’envers.
Souvent, on va dire que la signification de la carte à l’envers, c’est le contraire. On prend la signification de la carte à l’endroit, et on dit l’inverse. C’est tout à fait possible de faire comme cela ; moi ça me laisse un tout petit peu sur ma faim, parce qu’à mon avis, dire le contraire de ce que l’on voit sur l’image, ça peut amener à un peu trop s’éloigner de la carte, et vous savez que j’essaie toujours de faire que l’on s’éloigne le moins possible de la carte, parce qu’à mon avis plus on s’éloigne de ce qu’on a devant les yeux, plus on court le risque de surinterpréter, de se mettre à dire des choses qui ne sont pas dans les cartes. Je prends un exemple : on tire le Mat à l’envers, et on a l’habitude de lire le Mat comme le fait d’y aller, de se lancer, un départ à l’aventure. Je dis l’habitude, parce que ce qui compte c’est votre convention avec vos cartes ; tant que votre système de lecture est solide et cohérent, votre tirage va fonctionner. Donc on ne voit pas ce qu’on veut dans la carte, mais vous avez le droit de la voir sous des angles différents. Si vous avez l’habitude de dire que le Mat c’est y aller, alors si je le tire à l’envers et que je dis, l’envers c’est l’inverse, alors il faudra que je me demande : c’est quoi l’inverse de partir à l’aventure ? C’est rentrer chez soi ? C’est rentrer chez soi ou c’est rester chez soi ? C’est ne pas aller là où on pourrait découvrir des choses intéressantes, ou y aller mais au mauvais endroit, là où il n’y a rien pour nous ? Vous voyez que l’inverse de la carte dépend totalement de la facette que j’utilise, du coup les variations sont assez sauvages ; vous voyez aussi que là je ne regarde plus la carte, je suis en train de réfléchir dans mon mental, en tournant mes mots-clefs dans tous les sens, et en essayant plusieurs formulations. C’est très possible de faire comme cela, et on peut avoir de très bons résultats. Mais je trouve que ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile, justement parce qu’on cherche beaucoup dans l’abstrait, donc ça ajoute une couche de complexité à la carte.
Une autre possibilité qui marche vraiment bien, et qui demande moins de réflexion, c’est se dire que si la carte tombe à l’envers, c’est que, entre guillemets, ça ne marche pas. Qu’est-ce que ça veut dire, « ça ne marche pas » ? Eh bien, on n’arrive pas à le faire, ou on le fait mais mal, on le fait mais ce n’est pas ce qu’il faut faire. Vous verrez selon votre emplacement la façon dont vous choisirez votre interprétation. Par exemple, si vous avez tiré le Mat à l’envers, y aller, se lancer, partir à l’aventure, ça ne marche pas. Donc soit vous n’y arrivez pas, c’est-à-dire que vous aimeriez bien mais vous repoussez, vous procrastinez, vous vous sabotez… soit ça vous fait peur de partir à l’aventure, pour vous ça n’est pas simple, peut-être même que ça n’est pas bon pour vous, parce que là où certaines personnes ont besoin de découvrir du nouveau, il y en a d’autres qui ont besoin de sécurité, de stabilité, qui cherchent à construire sur le long terme plutôt que de butiner dans tous les sens, donc pour ces personnes-là, partir à l’aventure, ça ne marche pas. Ou alors, vous partez à l’aventure, mais pas dans la bonne aventure : par exemple, vous avez besoin de travailler sur vous un certain point pour sortir de vos schémas répétitifs, comme votre confiance en vous, et à chaque fois que vous entrez en relation avec un homme qui vous respecte, ça vous met mal à l’aise, vous le trompez ou vous vous barrez. C’est-à-dire que vous vous jetez à corps perdu dans une distraction qui ne va pas vous aider, au lieu de vous demander ce qui vous met tellement mal à l’aise avec l’idée qu’on peut vous admirer par exemple. Vous voyez que j’ai donné beaucoup de facettes, parmi lesquelles il vous sera facile de trouver celle qui vous parle, sans jamais m’éloigner de la carte, parce que c’est toujours l’idée que « partir à l’aventure, ça ne marche pas », il suffit de se demander quel sens ça a pour vous, « ne pas marcher », selon la situation où vous êtes.
Je conseille d’essayer cette façon de faire, donc juste dire « ça ne marche pas » et essayer de comprendre le rébus, sans aller chercher une autre idée qui serait le contraire mais qui serait quand même une autre idée, par exemple rentrer chez soi. Je pense que cela peut vous économiser pas mal d’énergie, parce que comme on ne perd pas le focus sur l’idée de base de la carte, on risque moins de partir en surinterprétation, c’est-à-dire de se mettre à parler de quelque chose qui n’est pas du tout dans la carte. L’intérêt d’utiliser cette idée-là, l’idée que « ça ne marche pas », c’est que tout de suite, les cartes à l’envers vont faire apparaître les blocages dans votre tirage. Dans votre situation, qu’est-ce qui bloque ? Vous le voyez tout de suite, sans même avoir interprété les cartes, ce sont celles à l’envers. Par exemple, si ce que je fais c’est le 4 de Deniers à l’envers, le 4 de Deniers c’est le fait de garder, de s’accrocher à ses acquis, de conserver, et s’il est à l’envers ça ne marche pas, donc si c’est une question d’argent par exemple, je n’arrive pas à faire des économies ; si c’est une question de relation par exemple, garder ça ne marche pas, c’est-à-dire que soit je m’accroche à fond pour que la personne reste et ça ne marche pas parce que ça la fait me fuir, soit au contraire je n’arrive pas à garder, c’est-à-dire que dès qu’il y a un petit problème dans la relation, je n’arrive pas à m’accrocher, à insister, à faire l’effort qu’il faut pour amener une solution et retenir la personne. A ce moment-là, peut-être que je fuis, ou peut-être que je n’arrive pas à montrer à l’autre que je tiens à lui, c’est tout à fait autre chose. Là je vous ai donné deux interprétations très différentes, et contradictoires, pour l’idée que « garder ne marche pas ». Pour savoir laquelle serait bonne pour vous si vous étiez dans cette situation, c’est vraiment très simple : normalement, vous savez si vous avez tendance à vous accrocher trop, à supplier la personne de rester etc, ou si vous avez tendance à ne pas vous accrocher assez, c’est-à-dire à faire preuve de froideur etc. C’est une question de bon sens. Ce n’est pas la carte qui le dit, parce qu’elle peut signifier l’un ou l’autre ; c’est à vous de le savoir, et normalement, si vous avez un minimum d’honnêteté, vous le savez. Et vous l’avez, cette honnêteté, sinon vous ne vous intéresseriez pas au fait de tirer les cartes, parce que vous savez très bien que les cartes peuvent sortir des choses qui ne nous arrangent pas puisqu’on ne les contrôle pas. Gardez donc juste en tête le rébus « l’idée de la carte, ça ne marche pas », donc pour l’exemple du 4 de Deniers « Garder, ça ne marche pas ». Ensuite, en fonction de votre situation, parce que c’est à vous que s’adressent les cartes, pas à votre voisin, regardez comment on pourrait tourner cette phrase de façon à ce que ça commence à faire sens. C’est pour ça que j’aime mieux l’idée de lire la carte à l’envers en disant « ça ne marche pas » plutôt qu’en disant « c’est l’inverse » : parce que dire « ça ne marche pas » laisse plusieurs possibilités, donc le consultant peut choisir celle qui lui parle. Tandis que si je dis « le 4 de Deniers inversé, c’est l’inverse de garder, donc tu laisses partir tous tes gars sans les retenir, sans leur signifier que tu tiens à eux », ça ne parlera pas du tout à un consultant qui a comme tendance de s’accrocher désespérément d’une façon qui ne marche pas, parce que ça fait fuir la personne, comme dans le cas de la dépendance affective par exemple. ****Moi, j’aime bien laisser ce genre de porte ouverte, est-ce que « garder ne marche pas » veut dire que je m’accroche trop ou que je ne m’accroche pas assez, parce que ça me permet d’avoir la réaction du consultant en consultation, de le laisser choisir ce qui lui parle à lui, parce que si je ne lui disais que ce qui me parle à moi, je serais dans la projection, et pas dans le dialogue. J’en ai déjà parlé dans cette chronique, le tirage de tarot est un moment de rencontre, de dialogue, de construction collaborative, ça ne marche pas si ce n’est que le tarologue qui choisit les facettes des cartes qui lui vont bien sans écouter la personne qu’il a en face de lui.
Je vous parle de ces façons d’interpréter la carte à l’envers soit à l’inverse, soit avec l’idée que ça ne marche pas, mais c’est pour vous exposer ma réflexion et inspirer la vôtre. Encore une fois, quelle est la bonne façon d’interpréter, ça dépend de ce qui vous parle, à vous. L’important, c’est que vous sachiez ce que vous faites, et que vous le fassiez en ayant les idées claires, parce que c’est la clarté de votre méthode qui va rendre votre tirage clair, et faire que les cartes vous parlent. Si vous savez ce que vous faites, et si vous savez pourquoi vous le faites, ça va marcher. Si vous avez un doute, il vaut mieux réfléchir à nouveau, et prendre des décisions personnelles. Ce n’est pas parce qu’un livre vous a dit qu’il fallait faire telle ou telle chose que ça va rentrer dans votre style personnel. C’est toujours l’auteur qui vous parle de sa pratique, parce qu’il ne peut pas parler de la vôtre, il ne vous connaît pas ; c’est à vous de vous en inspirer, pas de juste l’appliquer, parce que vous cherchez à y butiner ce qui vous nourrit, et à oublier ce qui ne vous apporte pas grand’chose.
C’est maintenant que je vais vous parler d’un gros blocage que je vois chez énormément de personnes quand elles commencent à lire les cartes. En général, ce sont les personnes qui réfléchissent beaucoup, ou qui ont l’habitude d’être bon élève. Je vous décris le cas générique, à vous de voir si vous vous y reconnaissez, ou si vous y retrouvez des personnes que vous connaissez !
C’est une personne très intelligente, qui s’est dit qu’elle allait se plonger dans le tarot très sérieusement, et qui s’est mis à étudier, en choisissant de bons livres, et en y allant de façon structurée. Elle comprend parfaitement tout ce qu’elle lit et a une bonne mémoire. Elle a un bon équilibre entre étude et pratique, elle pratique même pas mal, parce qu’elle est vraiment motivée pour apprendre les cartes, elle voit bien qu’il y a un potentiel énorme derrière, et elle a bien identifié ce que cela pourra lui apporter dans son développement personnel.
Et puis les lectures sont difficiles. Un tirage, c’est un vrai casse-tête ; elle y arrive en général, mais ça prend pas mal de temps, et à la fin, il y a un sentiment de fatigue qui permet de mesurer qu’il y a eu beaucoup d’énergie dépensée. Donc du coup, questionnement ; le tarot c’est difficile, le tarot ce n’est pas pour moi, en plus c’est hyper fatigant, donc il y a des chances qu’après avoir mis vraiment beaucoup d’énergie dans le fait d’étudier les cartes, elle ait envie de passer à autre chose, parce que le faire bloque souvent, beaucoup, vraiment trop souvent.
Je ne sais pas si ça vous a dit quelque chose, mais là je vous ai décrit une situation que je rencontre chez certains débutants, et souvent ; pour les débloquer j’ai un seul truc. Je demande : pourquoi tu fais les cartes à l’envers ? Et la personne ne sait pas trop me répondre, ou elle répond avec un argument qu’elle a lu, donc en effet parce que ça double le nombre de facettes possibles aux cartes sans qu’on ait besoin d’apprendre le double de significations, parce que ça marche bien pour mettre en lumière les blocages, parce qu’elle a lu qu’il y avait des interprétations de cartes à l’envers. Vous voyez que toutes ces raisons, ce sont de bonnes raisons, d’ailleurs si vous vous lisez les cartes à l’envers et que vous vous en portez très bien, elles peuvent vous parler. Mais vous voyez surtout que ce ne sont jamais des réponses à la question : pourquoi, toi, tu tires les cartes à l’envers. Il n’y a pas de « je » dans ces réponses-là. Il n’y a pas de « parce que je trouve que c’est plus clair », « parce que c’est plus facile dans ma lecture », « parce que j’ai l’habitude de faire ça et que je n’ai pas envie de changer ». Il n’y a pas de « je ». Le « je », c’est important. Parce que quand vous apprenez le tarot, vous n’apprenez pas « un » tarot. Vous apprenez votre tarot. S’approprier les cartes, c’est créer sa propre lecture, en fonction de ce qui vous parle, à vous. Sinon, c’est comme regarder dans un miroir et se demander qui on est censé voir, et essayer de se comporter comme si on voyait quelqu’un d’autre. Non, dans le miroir, c’est vous que vous verrez, donc ce ne sera pas la même chose que ce que voit… la nana qui vous fait un tutoriel sur youtube sur comment utiliser un miroir. Ça ne veut pas dire que vous avez faux.
Donc ma question, c’est « pourquoi tu tires les cartes à l’envers ? » et cette question peut aider à se rendre compte que ce n’est pas une décision personnelle, que je l’ai fait parce que j’ai vu que ça se faisait et j’ai appliqué. Surtout, les débutants intelligents dont je parlais tout à l’heure, ils ont souvent tendance à vouloir y aller au max, donc à utiliser toutes les techniques, donc aussi les cartes à l’envers parce qu’on se dit c’est le tarot de plus haut niveau, donc ça va me faire des tirages en full HD super 4K premium. On ne le répètera jamais assez, les gestes et les techniques qu’on utilise en tarot, on ne les utilise pas parce qu’on doit les utiliser, parce qu’on nous a dit que c’était mieux de les utiliser, parce que ça se fait de les utiliser. Il n’y a toujours pas de « moi » dans ces raisons-là. Non, quelqu’un qui est à l’aise avec les cartes à l’envers va vous dire : moi, j’utilise les cartes à l’envers parce que ça rend les choses plus claires pour moi. Si vous, utiliser les cartes à l’envers ne rend pas les choses plus claires pour vous, si ça vous rend les choses plus difficiles… alors, c’est un peu dommage d’utiliser cette technique, non ?
Si vous utilisez les cartes à l’envers, c’est que ça vous aide. Si ça ne vous aide pas, ne les utilisez pas. C’est vraiment, vraiment aussi simple que ça. Je prends le temps d’en parler parce que je pense que ça peut aider des gens. Alors on va me dire : mais comment je vois les blocages dans mes tirages, alors, sans les cartes à l’envers ? Eh bien quand vous allez vous prendre une petite rafale de 10 d’épée, diable, maison-dieu, tout ça, vous verrez que le tarot a les moyens de vous montrer les blocages quand il le veut, aucun problème. Ce qui est vraiment intéressant dans le jeu de tarot, c’est qu’il est complet, bien équilibré. Il a déjà les moyens de vous parler de tout avec les seules cartes à l’endroit. Donc le choix d’utiliser les cartes à l’envers ou pas, c’est vraiment une question de convenance personnelle.
Cela veut dire que réfléchir au choix d’utiliser cette technique ou non, c’est vraiment une façon intéressante de comprendre quelque chose sur la façon dont vous, vous pensez. Si vous utilisez les cartes à l’envers et que vous êtes OK avec ça, ça vous indique que vous avez une pensée plus abstraite, donc que vous êtes plus à l’aise avec le fait de faire des gymnastiques de pensée dans l’abstrait. Si vous n’aimez pas les cartes à l’envers et que vous êtes OK avec des tirages dans un seul sens, ça vous indique que vous avez une pensée plus concrète, donc que vous êtes plus à l’aise avec le fait de regarder ce qu’il y a devant vous. Il n’y en a pas une qui soit meilleure que l’autre, c’est juste qu’il y a des façons de penser différentes, et c’est important de savoir où on se place, parce que ça permet d’identifier nos forces et de les exploiter davantage. C’est quand même intéressant qu’en tarot, on apprend à se connaître pas seulement avec ce qu’on lit, mais aussi avec la façon dont on le lit.
Si vous n’êtes toujours pas sûr de vous, vous pouvez faire le test, tout bêtement. Faites un tirage sur une question quelconque avec les cartes à l’envers ; puis faites le même tirage avec les cartes à l’endroit. Celui que vous, vous trouvez plus facile à lire, c’est le bon. Rappelez-vous toujours que comme le tarot parle de vous, et qu’il fait ce que vous lui demandez, c’est vous qui décidez. Cela peut faire un peu peur au début, parce qu’on a peur de « mal » faire, mais c’est important d’identifier cette habitude de pensée et de s’en débarrasser. Si vous avez fait votre tirage avec vos conventions à vous, qu’elles paraissent bizarres pour les autres, mais que vous en avez tiré quelque chose d’intéressant, qui vous a parlé, qui vous a fait réfléchir et qui vous a appris quelque chose, eh bien si ça froisse la police du tarot, j’ai envie de dire, c’est leur problème et pas le vôtre. Vous, vous avez atteint votre objectif. C’est vrai que ça peut faire peur, les gens sur Facebook qui sont tout le temps en train de dire : c’est pas comme ça qu’on fait, moi je sais comment on fait et toi tu as tort, bla bla bla. Il faut bien se rendre compte que quand une personne fait cela, ce n’est pas de vous qu’elle parle, c’est d’elle, de ses craintes, et de son histoire à elle. Le tarot est un jeu, donc ce n’est pas la peine de se prendre au sérieux au point de se faire des nœuds dans le slip quand quelqu’un utilise une technique qui n’est pas la vôtre ; tant que vous vous amusez, tant que vous obtenez des réponses qui vous parlent, vous êtes sur la bonne voie.
Je vous souhaite de belles lectures dans le sens que vous voulez, et de bien vous amuser avec les cartes !
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