« Je peux faire ce que je veux ; la difficulté, c’est que moi, je ne veux pas ! » Un problème que l’on connaît forcément – où est la solution ? L’introduction de « Quelques difficultés de la vie intérieure » pose la question dans les termes les plus clairs.

Par Annie Besant. Texte complet ici. Elle commence avec l’exemple de l’utilisation de techniques de purification du corps pour avancer sur un chemin spirituel, ce qui lui donne l’occasion de mettre le doigt sur le problème majeur de ces chemins.

« Je peux faire de mon corps ce que je veux ; la difficulté c’est que, moi, je ne veux pas ! »

Voilà bien une difficulté que ressent tout aspirant sérieux. L’amélioration de l’homme lui-même est ce qu’il y a de plus nécessaire, et sa faiblesse, son manque de volonté et de résolution tenace, sont des obstacles plus redoutables que tous ceux que le corps peut mettre sur notre chemin. Il y a bien des méthodes connues par lesquelles nous pouvons réaliser des corps d’un type supérieur, si nous le voulons, mais c’est justement notre « vouloir » qui est insuffisant. Nous possédons la connaissance, nous admettons l’avantage qu’ il y a à la mettre en pratique, mais nous manquons de l’impulsion nécessaire pour le faire. La difficulté fondamentale se trouve dans notre nature intérieure; elle est inerte, la volonté d’agir est absente ; ce n’ est pas que les obstacles extérieurs soient infranchissables, mais l’homme lui-même demeure inerte et n’a pas le désir de les surmonter. Cette expérience est sans cesse renouvelée par nous ; il semble que notre idéal manque de charmes ; il ne réussit pas à nous attirer ; nous n’ avons pas à coeur de le réaliser, même lorsque nous avons décidé logiquement que sa réalisation est désirable. Il demeure devant nous comme de la nourriture devant un homme qui n’a pas faim ; c’est assurément une excellente nourriture, et peut-être en sera-t-il content demain, mais, en ce moment, il ne la demande pas et préfère se chauffer, étendu au soleil, plutôt que de se lever et de la prendre.

 

Le problème se réduit donc à deux questions : Étant un être rationnel, pourquoi est-ce que je ne veux pas ce que je sais être désirable pour mon bonheur ? Que puis-je faire pour m’obliger à vouloir ce que je sais être profitable à moi-même et à autrui ? L’instructeur spirituel qui pourrait répondre effectivement à ces questions rendrait un bien plus grand service à beaucoup de gens que celui qui ne fait que réitérer sans cesse l’abstraite nécessité de l’ idéal que nous reconnaissons tous, et la nature impérative des obligations que nous admettons — tout en les négligeant. La machine est assez bien construite ; qui mettra son doigt sur le levier pour la mettre en marche ?

Hallowe'en Tarot

Hallowe’en Tarot

Cette introduction exprime avec une justesse parfaite la difficulté à laquelle tout « chercheur de lui-même » est confronté chaque jour.

Malheureusement, le reste du texte est extrêmement ennuyeux – c’est pour cela que je n’en partage que l’introduction, qui a toute la puissance dont nous avons besoin. J’ai fini par décrocher, mais pas avant les deux solutions que propose Annie Besant : méditer et se trouver un maître spirituel.

Ces solutions ont leur valeur, mais elles ne me satisfont pas précisément, au sens où je préfère trouver des outils concrets à utiliser dans la vie de tous les jours, en dehors des moments méditatifs. Je trouve que comprendre précisément ce qui ne va pas facilite énormément le travail, et que c’est plutôt là-dessus que doit se porter l’attention. Cela va en tout cas un peu plus vite que de lâcher prise et de se rendre disponible aux messages de ce qui nous entoure ; en tout cas, c’est la différence entre une attitude active et une attitude passive (l’idéal étant d’avoir une attitude passivement ouverte en général, ponctuée d’autant de moments d’activité que notre énergie nous le permet !).

La suite dans les deux prochains articles. En attendant, on espère avoir nourri la réflexion avec ce problème crucial.